Le choix de la zone pilote est primordial pour mettre toutes les chances de son côté afin de valider une technologie ou mettre sur pied les fondations d’une large diffusion. Si elle est imposée, ce qui est souvent le cas, on quitte alors toute logique d’émergence de filière HPEE, on rentre dans des notions de pragmatisme financier ou de contraintes opérationnelles. Les risques d’échecs sont alors bien plus grands.
Pour sélectionner cette zone pilote, quand le choix est possible, il est conseillé d’utiliser un outil de criblage des zones possibles, appelé table multicritères (outil très puissant d’aide à la décision). Il permettra d’identifier la zone présentant le plus d’atouts pour réussir la phase pilote.
Les critères à prendre en compte sont :
Les critères ci-dessus peuvent être regroupés en méta-critères (facteur humain, pertinence énergétique, facilité opérationnelle,..), mais surtout il s’agira de pondérer si on souhaite mettre par exemple en avant le facteur humain qui représentant un critère prépondérant dans la réussite de tout projet de développement durable.
Les outils pour extraire l’information pour élaborer le choix final sont multiples : visites, entretien, enquête, approche participative, réunions, recherche documentaire.
On note ici deux grands écueils:
Si la sélection a été judicieusement effectuée (cf. ci-dessus), on s’est alors donné toutes les chances de réussite. Il n’est donc pas pertinent de multiplier ces zones en phase initiale car gros risques de dispersion des moyens logistiques. Introduire 2 équipements sur 10 villages est bien moins pertinent que 20 équipements sur un seul village judicieusement choisi. On disposera alors d’une zone référence sur laquelle on pourra s’appuyer pour passer à la diffusion plus large (visites d’échanges, mesure d’impacts,..). En résumé, il est préférable en phase pilote de densifier la diffusion (point d’appui pour large diffusion future) plutôt que d’essaimer (risque d’échec plus grand, peu d’acquis, risque de contre-référence limitant toute diffusion future..).
Mis à part prouver que l’on peut le faire, on ne bâtit pas les fondations d’une filière de production-distribution solide en démarrant dès le début dans une zone difficile d’accès. Il est préférable de s’appuyer sur un réseau de diffusion autour de zones avec des unités de production aptes à s’investir dans la diffusion future avec un marché potentiel motivant. Du périurbain vers du proche rural et ensuite vers du rural éloigné…